Pierre-Antoine Plaquevent – Soros et la société ouverte – Interview
Source : lesakerfrancophone.fr
Suite à la récente note de lecture, il manquait la traditionnelle interview de l’auteur. C’est maintenant chose faite et je vous laisse découvrir les réponses de Pierre-Antoine Plaquevent à mes questions.
Le Saker Francophone
PAP – Pouvez-vous vous présenter rapidement pour nos lecteurs ?
Après une longue période d’activisme politique, j’ai créé le portail métapolitique les-non-alignés.fr que j’anime depuis 2010. Cet outil m’a permis de mener pendant plusieurs années une activité métapolitique intense et multiforme. Que ce soit par le biais d’organisation de conférences, de la rédaction d’articles ou encore du journalisme de terrain et d’interviews d’acteurs politiques et culturels. Il est à noter que dans chacun de ses domaines, les non-alignés étaient en avant-garde dans la formation et la préparation politique des esprits.
PAP – Pouvez-vous aussi définir votre sous-titre, « métapolitique du globalisme » ? Quelle différence notamment faites-vous entre globalisme et mondialisme ?
Je parle d’une métapolitique du globalisme car Soros emploie des vecteurs d’influence qui ne sont pas seulement politique mais qui se déploient dans les domaines aussi divers que l’immigration de masse, la dépénalisation de l’usage des drogues, les nouvelles normes sociétales (agenda LGBT etc), l’influence médiatique, les changements de régime politiques ou la corruption des personnels politiques et associatifs. J’emploie aussi le terme métapolitique au sens où l’entendait Joseph de Maistre, c’est-à-dire dans le sens d’une « métaphysique de la politique ». Mon livre est autant un travail d’enquête et d’analyse sur les moyens et les fins des réseaux Soros qu’une étude sur l’idéologie qui sous-tend cette action. Le terme mondialisme me semble désigner principalement la sphère politique et idéologique de l’idéal cosmopolitique. Le terme globalisme désignerait plutôt l’ensemble des moyens (politique, ingénierie sociale, cybernétique etc) et des idéologies misent en mouvement par le cosmopolitisme. Une métapolitique du globalisme dont le nerf principal est constitué par une forme de millénarisme anti-étatique dans lequel s’insèrent l’action de Soros et de ses réseaux.
Le globalisme désigne une subversion globale qui touche toutes les sociétés et qui a comme projet la fin des États-nations et la fin de l’Histoire. Il s’agit d’un projet anthropologique total qui se rattache à un courant d’idées et de pratiques politiques qui modèlent et traversent toute l’Histoire contemporaine. Le globalisme a des objectifs qui sont bien plus que politiques, il poursuit des buts religieux sécularisés que j’expose dont mon étude. Il s’agit d’appréhender comment, à la confluence de la cybernétique, du soft-power et du millénarisme politique, des pouvoirs non élus ont élaboré un outil de domination et de transformation des populations qui n’a pas son équivalent dans l’Histoire. L’histoire politique de la modernité est en fait l’histoire de la montée en puissance de ce millénarisme cosmopolitique.
Le XX ème siècle fût le siècle de l’affrontement et de la victoire de la société ouverte face à ses adversaires et rivaux idéologiques. Le début du XXI ème siècle constitue la phase finale de la prise de pouvoir de la société ouverte contre les formes métapolitiques rivales.
Je préfère aussi utiliser le terme de globalisme car le mot « mondialisme » est souvent employé de manière trop approximative. Avec cette étude, j’ai voulu être le plus précis possible et dresser une cartographie détaillée des réseaux Soros autant qu’une généalogie de la philosophie politique qui sous-tend leur action.
PAP – A lire votre livre, Soros semble partout. Est-il seul ? Sert-il de porte-parole ? Et dans ce cas, quels sont les réseaux les plus puissants derrière lui ?
Bien loin du mythe d’un self made man qui ne devrait sa fortune qu’à ses seules capacités et à sa seule intuition géniale en matière de marché financier, George Soros appartient en fait au milieu d’élite de l’anglosphère. Une élite qui l’a accompagné et poussé vers les hauteurs des cercles financiers les plus influents dès les débuts de sa carrière. Un milieu très fermé où s’entrecroise la fine fleur du monde politique et financier globaliste. Soros a été soutenu dès le début de sa carrière par des financiers comme les Rothschild. Par exemple l’un des premiers contributeurs à la création du fonds d’investissement de Soros, le Quantum Fund, fût le financier Georges Karlweis qui était alors à la Banque Privée d’Edmond de Rothschild. Georges Karlweis (décédé en 2012) fut l’un des pionniers des hedge funds au travers du Leveraged Capital Holdings (LCH) en 1969. C’est ce fonds qui financera le Quantum Fund de Soros à sa création.
Évoquons aussi l’institution dans laquelle George Soros fit ses études : la London School of Economics ou LSE. Après avoir émigré au Royaume-Uni en 1947, Soros entreprendra des études d’économie à la London School of Economics, véritable pouponnière à élites mondialistes depuis la fin du XIX ème siècle. Rappelons que la London School of Economics a été fondée en 1895 par plusieurs membres de la célèbre Société fabienne — Fabian Society, célèbre club de pensée de l’élite de l’anglosphère. La LSE fut fondée en 1895 par plusieurs membres de la Société fabienne : Sidney Webb, Beatrice Potter Webb, Graham Wallas et le célèbre écrivain irlandais George Bernard Shaw. La Société fabienne est un club de pensée (un think tank dirait-on aujourd’hui) qui a vu le jour à Londres en 1884 et qui regroupait de nombreuses personnalités anglo-saxonnes de l’époque. Tout au long du XXe siècle, la Société fabienne exercera une influence prépondérante sur le monde culturel, financier et politique britannique et sera à l’origine du parti travailliste. Bien que d’orientation socialiste, la Fabian Society regroupera autant des personnalités issues du socialisme anglais tel que Robert Owen (1771-1858) que des hommes d’argent tel Cecil Rhodes (1853-1902), le célèbre homme d’affaires et homme politique britannique, fervent soutien de l’impérialisme britannique dans le monde. Impérialisme qu’il concevait, à la manière de Soros, comme l’outil de l’avancée du bien et du progrès de l’humanité.
Le célèbre auteur Herbert George Wells, auteur bien connu de “La Guerre des Mondes” ou encore de “L’homme invisible”, fut lui-même un socialiste fabien formé au sein de la London School of Economics. Il résumera en 1940 le credo libéral-socialiste des élites de l’anglosphère dans un livre au titre simple et programmatique dénommé “Le Nouvel Ordre Mondial”.
Le fait d’avoir étudié dans le berceau du socialisme fabien donnera à George Soros, non seulement les connaissances et le carnet d’adresses nécessaire afin de percer dans les hautes sphères de la finance anglo-saxonne, mais également la vision du monde de l’élite de l’anglosphère. C’est cet idéal « libéral-socialiste » d’une convergence d’un internationalisme qui se veut planificateur au niveau mondial avec la dérégulation financière agressive au niveau des États-nations qui caractérise la vision du monde de l’hyper-classe mondialiste à laquelle appartient George Soros, une hyper-classe dont il est l’un des membres influents mais surtout l’un des plus déterminés.
Cette hyper classe constitue le sommet de la hiérarchie du pouvoir politique réel. Un pouvoir constitué dans l’ordre d’importance par :
- la finance internationaliste (la matrice du projet cosmopolitique) ;
- les médias de masse (qui constitue une sorte d’église de l’opinion public) ;
- la technocratie et les organisations non gouvernementales (le pouvoir politique réel et non-élu) ;
- la politique spectacle du parlementarisme ; et enfin,
- les populations — le cheptel humain — c’est-à-dire nous, les sans-dents, les « gilets jaunes ».
PAP – Vu l’âge du personnage, qui va reprendre son héritage ?
Son fils Alexander Soros semble être l’héritier désigné pour prendre la succession de son empire d’ONG. Surtout à bientôt près de 90 ans, Soros a fait don en 2017 de 18 milliards (15,2 milliards d’euros) de dollars à l’Open Society Foundations (OSF). La machine devrait donc continuer sans lui malheureusement. Mais surtout l’esprit de ses fondations et de son action imprègne désormais non plus seulement l’élite politique et médiatique de l’Occident mais aussi une partie des acteurs de la société civile notamment chez les jeunes des centres urbains développés bien que cette influence soit en recul face à la montée de l’opinion « populiste » qui ronge progressivement la prison du politiquement correct depuis plusieurs années. Comme on l’a vu lors des dernières élections européennes, le « bloc bourgeois » cosmopolite et ploutocratique a encore de beaux jours devant lui mais il est toujours plus contesté partout en Occident.
PAP – Le début du livre propose une analyse de Soros beaucoup moins manichéenne qu’on aurait pu l’imaginer. Il semble plus être le fils rebelle des folies guerrières de sa jeunesse. On a même parfois une certaine empathie non pour ses idées mais pour la force de son combat. Vous a-t-il séduit par moment ?
Il y a effectivement un côté fascinant à étudier l’action et la pensée d’un tel personnage car cela nous permet de sonder l’histoire réelle des 50 dernières années. On comprend alors la trame de fond des phénomènes qui détruisent progressivement les sociétés contemporaines, déréliction morale et sociale qui nous affecte tous. Il ne s’agit pas d’un complot au sens propre mais plutôt d’un projet de société bien réel qui avance étape par étape et qui est aujourd’hui peut-être en train de se gripper. Un projet que George Soros, à la suite de Karl Popper, désigne en tant que « société ouverte » et qui nous concerne tous. La spécificité de George Soros est d’être un ardent militant de la cause mondialiste, mais aussi de posséder des velléités de marquer l’Histoire de par son action dans le monde. Il use ainsi de sa fortune non pas juste pour son bon plaisir, mais réellement dans un esprit globaliste missionnaire. C’est effectivement plus passionnant à étudier que de regarder « Games of Thrones » ou Netflix … Je veux dire, si on expliquait à nos contemporains les enjeux géopolitiques réels de notre époque, ils comprendraient que nous vivons une époque bien plus passionnante et cruciale qu’il n’y paraît. C’est aussi l’une des taches de l’écrivain politique de nos jours : tenter d’analyser et de faire comprendre la réalité du monde dans lequel nous évoluons et déchirer le voile épais de la société du spectacle.
PAP – On publie régulièrement Andrew Korybko, un écrivain russo-américain qui développe le concept de guerre hybride telle que l’applique l’Open Society. Connaissez-vous son travail ? Est-ce à la hauteur des enjeux ? Ce livre mettant Soros en lumière peut-il être un complément à son travail ?
Tout à fait ! J’ai connu Andrew Korybko par votre site et je considère ses analyses comme très éclairantes sur les enjeux géostratégiques contemporains. L’un des chapitres les plus longs de mon étude s’intitule « la société ouverte et les armes d’immigration massive » en rapport aux recherches de Kelly M. Greenhill que j’ai découvert en lisant Andrew Korybko justement. Kelly M. Greenhill et Andrew Korybko développent l’idée que les migrations de masse puissent être employées comme de véritables armes de guerre asymétriques non conventionnelles, ceci tout au long de l’histoire et particulièrement durant la période moderne. Voilà par exemple le genre d’analyse totalement complémentaire avec mon travail.
PAP – N’est-ce pas finalement un lieu commun de l’Histoire de voir des cycles de destruction pour permettre à une société de se réinventer ? Soros n’est-il que la signature d’un mal nécessaire qui va faire émerger des forces nouvelles dans une société décadente ?
L’essentiel me semble être de rétablir la narration brisée de l’Occident qui a été piraté par le programme-virus de la société ouverte. L’homme ne peut pas vivre sans objectif collectif téléologique et la société ouverte n’en constitue pas un, c’est un horizon d’attente suicidaire. Dans un chapitre intitulé « la société ouverte face à elle-même », je montre que Soros lui-même a une conscience très aiguë des possibilités d’un retour des passions collectives et religieuses face au néant et au vide engendrés par le nihilisme que génère la poursuite sans frein de l’idéal d’autonomie radicale de l’individu., objectif qui constitue l’idée-force première du cosmopolitisme globaliste. Dans un passage significatif de son livre « Opening The Soviet System », livre écrit au moment au plus fort de son implication dans la déconstruction du système soviétique à la fin des années 80, Soros écrit :
« Ceux qui sont incapables de trouver un objectif en eux-mêmes peuvent être amenés à rechercher un dogme qui fournirait à l’individu un ensemble de valeurs déjà prêt et une place sécurisante dans l’univers. Une voie possible pour se débarrasser de l’absence de but est alors d’abandonner la société ouverte. Si la liberté devient un fardeau insupportable, la société close va alors apparaître comme un salut. Nous avons vu de quelle manière le “mode critique de pensée” pose le fardeau de devoir décider de ce qui est juste ou faux, bien ou mal, sur les seules épaules de l’individu. Étant donné les imperfections de la compréhension de l’individu, il y a un nombre de questions vitales – comme celles qui concernent la relation de l’individu avec l’univers et sa place dans la société – pour lesquelles il ou elle ne peut tout simplement pas amener de réponse absolue. L’incertitude est difficile à supporter et l’esprit humain est susceptible de faire de grands efforts pour y échapper. »
L’histoire est en partie cyclique effectivement et nous arrivons à la fin d’un cycle historique, en fait un nouveau cycle a déjà commencé : celui de la sortie de la société ouverte et de la fin de la forme purement occidentale du globalisme. Sauf que l’atterrissage risque d’être très violent, nos systèmes économiques et sociaux reposent sur des équilibres complexes mais fragiles car interconnectés et interdépendants. Pour autant un retour à des formes de localisme couplés à des autonomies nationales ou continentales me semblent incontournables à terme. Volontairement ou par la contrainte, nous allons devoir retrouver le sens des limites et sortir de l’hubris globaliste. Un retour au réel que l’hyper-classe globaliste fera tout pour empêcher.
PAP – Les gilets jaunes sont peut-être le signe de la fin de cette période « dorée » et le retour aux dures réalités de la condition humaine : moins vite, moins haute, moins loin. Ne se dirige-t-on pas vers une société plus archaïque en bas de l’échelle sociale du moins, imperméable aux idées de cette Société Ouverte ?
La crise politique que traverse la France depuis novembre dernier illustre bien votre propos. Cette crise est plus qu’une crise de régime, il s’agit d’une crise systémique de la République qui s’inscrit elle-même dans une crise globale de la société ouverte comme projet de société pour l’Occident et par extension pour l’humanité entière. Le projet de société ouverte et d’État mondial auxquels souscrivent nos élites est en train de se gripper même s’il est loin d’être à l’arrêt. Le système géopolitique international est entré en crise structurelle depuis la guerre de Syrie, une guerre qui a marqué le premier moment où le rouleau compresseur du mondialisme dans sa version occidentale a dû revoir ses ambitions à la baisse et ainsi traiter avec d’autres acteurs majeurs tant au niveau militaire, que politique et diplomatique. Ce ralentissement de l’intégration globaliste sur le front syrien a eu des conséquences en cascade comme l’élection de Trump, le renforcement des tensions entre l’anglosphère et l’UE avec le Brexit, la montée d’une guerre commerciale mondiale entre Chine et US etc. Dans ce contexte international troublé, l’UE – et principalement le couple franco-germanique – deviennent de fait la base de repli du projet de société ouverte dans un contexte géopolitique international de grandes tensions y compris entre partenaires commerciaux de longue date. Un projet euro-globaliste qui est contesté au sein même de l’UE comme le montrent les dernières élections européennes. Face au risque d’affaissement du projet euromondialiste, Macron et Merkel ont tenté depuis plusieurs mois d’accélérer la marche d’une intégration franco-allemande comme môle et centre de gravité d’une Union-Européenne en difficulté. Un contexte bien résumé par cette citation de Macron lors de la signature du traité franco-allemand d’Aix-la-Chapelle qui actait cette étape de plus dans la construction de l’« Euro-zone » d’une gouvernance mondiale : « Nous construisons une nouvelle étape au moment où l’Europe est menacée par les nationalismes, ou elle est bousculée par un Brexit douloureux, où des chocs nous percutent ».
En France, malgré toutes les manipulations et tentatives de diversion en cours par les réseaux de la gauche (Branco, Ruffin etc) le nationalisme réel, le pays réel, ce sont les gilets jaunes. Cela le pouvoir le sait et c’est pourquoi il n’a pas apporté de solutions à l’insurrection en cours. Il n’y a pas de projet alternatif ou d’« accords de Grenelle » possible avec les gilets jaunes pour le régime de Macron ; comme auparavant avec la « manif pour tous », la surdité du pouvoir est totale et le passage en force est la règle. Pour le régime de Macron, la France et les Français doivent être intégrés de force dans la région « européenne » de l’État mondial, quel qu’en soit le prix. Car au-delà des quelques éborgnés et mutilés gilets jaunes et des catastrophes géopolitiques en cours, il y a la promesse d’une paix universelle et perpétuelle « kantienne » qui assurera à terme le bonheur de tous … sur les ruines du monde ancien, des nationalismes et des normes traditionnelles.
La crise politique que nous connaissons actuellement est la plus grande crise contemporaine de l’intégration de la France dans le sous-ensemble européen de l’État mondial en gestation. Notre société se détruit et se recompose à mesure que le projet cosmopolitique d’intégration globaliste progresse. C’est face à cette marche en avant forcée que la partie encore vivante et non-réifiée de la population française se soulève depuis six mois. La crise des gilets jaunes synthétise et accentue l’ensemble des crises précédentes et des résistances au projet globaliste appliqué de force à la France : rejet de la constitution européenne en 2005, rejet des lois antinaturelles comme le « mariage pour tous », rejet des politiques d’austérités européennes, rejet du bradage de notre patrimoine industriel et culturel etc. Le rejet du projet globaliste par la population est constant depuis le début du XXI ème siècle ; chaque vague de colère vient renforcer la précédente en un tsunami de colère populaire qui ne cesse de s’accumuler. Un rejet qui s’exprime toujours moins par le vote et l’élection, le système politique globaliste étant désormais complètement discrédité dans son ensemble. De l’aveu même d’un Jacques Attali la situation actuelle peut aboutir à une véritable révolution.
Les gilets jaunes ne sont que le début de quelque chose de beaucoup plus dur. Je pense que nous n’éviterons pas une reconfiguration violente du système dans son ensemble très prochainement.
La société ouverte est une utopie mortifère, elle veut créer un homme artificiel, cybernétique et au final, elle crée des asociaux grégaires mais isolés qui ne sont pas du tout préparés pour survivre en période difficile. Sommes-nous prêts à survivre à l’effondrement structurel de la société ouverte ? Avons-nous autour de nous des personnes sur qui compter et qui peuvent réellement compter sur nous ? C’est la question que chacun doit se poser de manière pressante pour lui-même et pour ses proches car l’horizon est de plus en plus chargé.
Merci Pierre-Antoine Plaquevent