Terreur républicaine et dictature sanitaire : un retour sur Taine et son anglaise anonyme.
Par Nicolas Bonnal
Né en 1961 à Tunis, Nicolas Bonnal étudie beaucoup, voyage plus encore et commence à publier en 1995 : Mitterrand le grand initié. Il publie ensuite aux belles lettres le Coq hérétique sur l’exception française, la première étude en français sur Tolkien et Internet novelle voie initiatique. Il publie aussi des romans (les territoires protocolaires) et un recueil de contes (les mirages de Huaraz) après une vacance de cinq ans en Amérique du sud. Il revient vivre en Andalousie, puis publie des livres sur le cinéma (le paganisme, Kubrick, Ridley Scott, sans oublier les westerns). Anarchiste réactionnaire, proche des libertariens américains et des traditionalistes européens, Nicolas Bonnal se réclame aussi du genre pamphlétaire (un livre sur Céline) et décidément antimoderne. Il a publié des textes sur une dizaine de sites dont France-courtoise.info, bvoltaire.fr, dedefensa.org, fr.sputniknews.com et pravdareport.com. Plusieurs de ses livres ont été traduits (russe, brésilien, ukrainien, espagnol). Son blog : nicolasbonnal.worpress.com
La France se paie de mots depuis 1789, droits de l’homme, liberté. Ces mots mènent à l’abattoir ou à la dictature, et ce de manière récurrente et régulière. J’en ai parlé déjà en citant Cochin ou Guénon.
De 1792 à 1795, une Anglaise anonyme (Une espionne ! Une espionne !) décrit les horreurs librement consenties de la Révolution Française. Taine préface. Florilège de citations du Séjour en France alors ; la première est notre préférée. Le Français supporte la tyrannie si on lui laisse (déjà) miroiter un petit amusement au bout de son code QR :
« Au lieu d’imposer sa douleur à la société, un Français est toujours prêt à accepter des consolations et à se joindre aux divertissements. Si vous lui racontez que vous avez perdu votre femme ou vos parents, il vous dit froidement : “ Il faut vous consoler ” — et s’il vous voit atteint d’une maladie : “ Il faut prendre patience. ” — Lorsque vous leur dites que vous êtes ruiné, leurs traits s’allongent davantage, leurs épaules se lèvent un peu plus et c’est avec plus de commisération qu’ils répondent : “ C’est bien malheureux; mais enfin, que voulez-vous ? ” Et, au même instant, ils vous racontent leur bonne fortune aux cartes ou s’extasient sur un ragoût. »
Les Français adorent leur administration, surtout si elle est oppressive (Macron a compris que plus il tape, plus il est respecté) :
« Les Français semblent n’avoir d’énergie que pour détruire, et ils ne s’insurgent que contre la douceur ou l’enfance. Ils se courbent devant une administration oppressive; mais ils deviennent agités et turbulents devant un prince pacifique ou pendant une minorité. »
Les préfets, les commissaires, les experts, les décideurs, on adore ça :
« La plupart des départements sont sous la juridiction d’un de ces souverains dont l’autorité est presque illimitée. Nous avons en ce moment dans la ville deux députés qui arrêtent et emprisonnent selon leur bon plaisir. Vingt et un habitants d’Amiens ont été saisis, il y a quelques nuits, et sont encore enfermés, sans qu’on ait spécifié aucune charge contre eux.
Les grilles de la ville sont fermées; on ne permet à personne d’entrer ni de sortir sans un ordre de la municipalité, et on exige cet ordre même pour les habitants des faubourgs. Les fermiers et les paysans qui viennent à cheval sont obligés de faire noter sur leur passeport les traits et la couleur de leur bête aussi bien que les leurs. »
Parfois on se rend compte que tout va mal, mais, comme dit notre Anglaise (elle en a fait autant pour la Liberté que mon Tolkien), le courage s’évapore en conversations :
« Vous pouvez voir maintenant combien la liberté s’est accrue en France depuis la révolution, la déposition du roi et l’avènement d’une république. Quoique les Français subissent ce despotisme sans oser en murmurer ouvertement, on voit beaucoup de chuchotements mélancoliques et de petits mouvements d’épaules significatifs. Le mécontentement politique a même un langage approprié qui, quoique peu explicite, n’en est pas moins parfaitement compris. Ainsi, quand vous entendez un homme dire à un autre : “ Ah ! mon Dieu ! on est bien malheureux dans ce moment-ci ! ” — “ Nous sommes dans une position très-critique; ” — ou : “ Je voudrais bien voir la fin de tout cela ! — vous pouvez être sûr qu’il désire ardemment la restauration d’une monarchie et qu’il espère avec une égale ferveur vivre assez longtemps pour voir pendre la Convention. Cependant leur courage s’évapore en conversations ; ils avouent que leur pays est perdu, qu’ils sont gouvernés par des brigands; puis ils rentrent chez eux et cachent tous leurs objets précieux qui sont encore exposés. Cela fait, ils reçoivent avec une complaisance obséquieuse la prochaine visite domiciliaire. La masse du peuple, quoique aussi peu énergique, est plus obstinée et naturellement moins traitable. Mais quoiqu’ils murmurent et usent de délais, ils ne résistent pas, et tout se termine généralement par leur soumission implicite. »
Guerre contre le virus, contre l’islam, contre la Russie, contre l’Allemagne, contre l’Europe ? On est toujours en guerre et on recrute le surplus de population affamée :
« Les députés-commissaires dont je vous ai parlé ont passé quelque temps à Amiens pour hâter la levée des recrues. Les dimanches et jours de fête, ils ordonnaient aux habitants de se rendre à la cathédrale, où ils les haranguaient en conséquence, les appelant à la vengeance contre les despotes coalisés, s’étendant sur l’amour de la gloire et sur le plaisir de mourir pour son pays. »
La clé c’est l’absence de courage :
« Enfin, après beaucoup de murmures, la présence des commissaires et de quelques dragons a fini par arranger les choses très-pacifiquement. Beaucoup sont partis, et, si les dragons restent, les derniers suivront bientôt. Ceci est un compte rendu exact de l’état des choses entre la Convention et le peuple; tout est effectué par la crainte, rien par l’attachement; l’une n’est obéie que parce que l’autre n’a pas le courage de résister. »
La presse est aussi manipulée et monocorde qu’aujourd’hui (pas besoin des oligarques !) :
« Tous les journaux français sont remplis des descriptions de l’enthousiasme avec lequel les jeunes gens s’élancent aux armes à la voix de leur patrie. »
Crise financière et économique, une question d’habitude :
« La défiance contre les assignats et la rareté du pain ont fait promulguer une loi qui oblige les fermiers, sur tous les points de la république, à vendre leur blé à un certain prix, infiniment au-dessous de celui qu’ils exigeaient depuis quelques mois. La conséquence fut qu’aux marchés suivants il n’y eut aucun arrivage de blés, et maintenant les dragons sont forcés de courir la contrée pour nous préserver de la famine. »
Notre écrivaine note dans un bel élan le beau bilan :
« Dans ces douze mois, le gouvernement de la France a été renversé, son commerce est détruit, les campagnes sont dépeuplées par la conscription, le peuple est privé du pain qui le faisait vivre. On a établi un despotisme plus absolu que celui de la Turquie, les mœurs de la nation sont corrompues, son caractère moral est flétri aux yeux de toute l’Europe. Une rage de barbares a dévasté les plus beaux monuments de l’art; tout ce qui embellit la société ou contribue à adoucir l’existence a disparu sous le règne de ces Goths modernes. Même les choses nécessaires à la vie deviennent rares et insuffisantes pour la consommation le riche est pillé et persécuté, et cependant le pauvre manque de tout. »
La dette immonde est déjà là, c’est une habitude révolutionnaire qu’on ne perdra jamais :
« Le crédit national est arrivé au dernier degré d’abaissement, et cependant on crée une dette immense qui s’accroît tous les jours; enfin l’appréhension, la méfiance et la misère sont presque universelles. Tout ceci est l’œuvre d’une bande d’aventuriers qui sont maintenant divisés contre eux-mêmes, qui s’accusent les uns les autres des crimes que le monde leur impute à tous, et qui, sentant qu’ils ne peuvent plus longtemps tromper la nation, gouvernent avec des craintes et des soupçons de tyrans. Tout est sacrifié à l’armée et à Paris; on vole aux gens leur subsistance pour subvenir aux besoins d’une métropole inique et d’une force militaire qui les opprime et les terrorise… »
Vive les commissaires qui en profitent pour se venger (on dénonce et guillotine aussi les prêtres qui confessent) :
« Tous les points de la France sont infestés par des commissaires qui disposent sans appel de la liberté et de la propriété de tout le département où ils sont envoyés…ces hommes sont délégués dans des villes où ils ont déjà résidé; ils ont ainsi une opportunité de satisfaire leur haine personnelle contre tous ceux qui sont assez malheureux pour leur avoir déplu. »
Dans cette maison des morts digne de Dostoïevski (cf. l’homme qui s’habitue à tout – voyez mon livre), on exige en plus le sourire :
« L’homme est enclin à tout supporter, et souvent la volonté de faire le mal suffit pour nous donner un plein pouvoir sur le bonheur des autres. Mais le système de la Convention est plus original; non contente de réduire le peuple à l’esclavage le plus abject, elle exige un semblant de satisfaction et édicte des peines, à des époques déterminées, contre ceux qui refusent de sourire…Il y a à Paris de splendides fêtes où chaque mouvement est réglé d’avance par un commissaire; les départements, qui ne peuvent imiter la magnificence de la capitale, sont obligés néanmoins de témoigner leur satisfaction. Dans toutes les occasions où une réjouissance publique est ordonnée, on garde la même discipline; et les aristocrates, dont les craintes surmontent généralement les principes, ne sont pas les moins zélés… L’extrême despotisme du gouvernement semble avoir confondu tous les principes de bien et de mal, d’honneur et de déshonneur. »
La soumission des imbéciles est telle qu’on n’a plus besoin de les arrêter. Ils vont d’eux-mêmes à la prison. Un email, pardon, un message suffit :
« Cependant, telle est la soumission du peuple à un gouvernement qu’il abhorre, qu’on juge à peine nécessaire maintenant d’arrêter quelqu’un dans les formes. Souvent ceux dont on veut s’assurer ne reçoivent rien de plus qu’un mandat écrit, leur enjoignant de se rendre à telle prison et ils sont plus ponctuels à ce désagréable rendez-vous qu’à la visite la plus cérémonieuse ou à la plus galante assignation. On empaquette à la hâte quelques objets nécessaires, on fait ses adieux, on va à pied à la prison et on place son lit dans le coin désigné, comme si la chose était toute naturelle. »
La centralisation rêvée, la voici :
« Le comité de salut public marche rapidement à la concentration absolue du pouvoir suprême, et la Convention, qui est l’instrument de l’oppression universelle, devient elle-même un corps insignifiant, dont les membres sont peut-être moins en sûreté que ceux qu’il tyrannise. Ils cessent de discuter et même de parler. »
On arrêtera là. Les amateurs pourront aussi découvrir un grand livre en quatre volumes recommandé par Taine : l’Histoire de la Terreur de Mortiner-Ternaux. C’est en six volumes.
Sources :
https://archive.org/details/histoiredelaterr06ternuoft?view=theater
http://www.dedefensa.org/article/rene-guenon-et-notre-civilisation-hallucinatoire
http://classiques.uqac.ca/classiques/taine_hippolyte/sejour_en_france/sejour_en_france.html
https://www.amazon.fr/Coq-h%C3%A9r%C3%A9tique-Autopsie-lexception-fran%C3%A7aise/dp/2251441182/ref=sr_1_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&dchild=1&keywords=BONNAL+COQ+HERETIQUE&qid=1629024043&sr=8-1
https://dev.strategika.fr/2020/07/19/augustin-cochin-et-le-piratage-mental-des-francais-depuis-1789/
Ping :En attendant Eladio remet aussi en cause la version officielle de la « victoire » (vous avez vu un combat ?) des pseudo-Talibans à Kaboul – qui sont privés de cash par le Trésor US, seul maître du monde. Grosse et belle man
Bonjour,
Bien vu, bien écrit.
Cordialement
Emission sur l’exception française :
https://www.youtube.com/watch?v=7iVZD9xmyFw&t=6s
Ping :Dans Resident Evil le Dr Isaacs annonce un gros sacrifice humain à coups de virus pour nettoyer la planète et la préserver pour l’élite ; sur CNN un chatoyant métis journaliste nommé Don Salmon préfère priver les non-vaccinés du droit à la
Ping :A Saint-Brieuc le pouvoir envoie des contre-manifestants pro-passe, pro-Pfizer et pro-dictature. Ils ont des têtes de punks et de montés pythons, ces intermittents du spectacle qui rappellent que les « milieux de la culture » sont
Ping :Satanisme en Tasmanie (île du « diable » et de Mad Max). L’Australie, bantoustan de la « Couronne » -KETER- et prison-modèle du NWO organise un rituel de vaccination luciférienne ciblant 24 000 enfants.
Ping :Asselineau félicite la Cour Suprême espagnole (et l’andalouse) d’interdire le passe : nous aussi, d’ailleurs, puisque nous vivons en Espagne. Je ne comprendrais jamais ce que Bloy et Céline sont allés faire au Danemark. Prémisses de
Ping :Blog fermé. « Il semble que la ‘toute puissance publique’, en France, soit dans une situation critique, leur stratégie se fissure comme un vieux mur croulant. L’effondrement arrive à grandes enjambées…Il va falloir q
Ping :Why would I trade ONE tyrant 3,000 miles away with 3,000 tyrants 1 mile away? An elected assembly can trample a man’s right as much as a king. Blog fermé pour raison républicaine. La déraison fait trop Reset pour poursuivre. – nicolasbonnal
Ping :Quand le Dr Maudrux fait de l’humour noir : Quant au passe sanitaire, là encore la France est très forte. Il permet d’éviter de transmettre une maladie que vous n’avez pas, à des gens qui sont vaccinés contre cette maladie, et qui eux ont le dr
Ping :Blog fermé. Rudolf Steiner : « Les esprits des ténèbres souffleront à leurs hôtes, aux hommes qu’ils habiteront, de découvrir un vaccin qui puisse dès la prime jeunesse, par la voie du corps, extirper la tendance à la spiritual
Il vous manquerait un bon Ho Chi Minh. Je ne parle pas de la marionnette du grand orient. Je parle de l’âme d’un chef, en vous! Vous avez tous les outils de désobéissance et de résistance a portée de main. Ces outils sont votre vie elle-même. Ils se résument en 3 mots: Liberté, indépendance, bonheur.
Ping :Fissures dans la « grande muraille » électronique (pour paraphraser Guénon) : le vaccin ne marche pas du tout ou tue ; les businesses menacés se réveillent ; les grévistes arrivent ; les consciences journalistiques se réveillen
Ping :Fissures dans leur « grande muraille » électronique (pour paraphraser Guénon) et recul du fascisme sanitaire : le vaccin ne marche pas du tout ou tue ; les businesses menacés se réveillent ; le terrasses et les boycotts se multip
Ping :Passe sanitaire définitif selon le ministre de la Terreur républicaine. Vers un génocide de type vendéen en France et ailleurs (Australie) pour terrasser les impurs et les impies ? On indique les derniers tweets les plus déments de la maréchaussée
Ping :Passes sanitaires suspendus pour els centres commerciaux (en attendant mieux) : la presse du système fait le point. Il est interdit pour l’instant d’affamer les populations…Terreur républicaine, quand tu nous tiens…A la criminali
Ping :La vaccination va être rendue obligatoire cette semaine en France (et ailleurs ?). Dixit Attal. Covidtracker.fr réclame 100% de vaccinés sur l’autel de la Bête. On va rigoler. Terreur républicaine en mode turbo tueur. Guerre et extermination au
Ping :Vaccination obligatoire contre le covid-19 : les sénateurs PS déposent ENFIN une proposition de loi vaccin (dix piquouzes par an ou douze balles dans la peau) ; pas besoin de passe sanitaire donc ; un acteur dénonce le bordel, la mascarade et son vol i
Ping :Blog fermé. La fête est finie. On a tout senti venir. Manifs en chute libre comme prévu. Philippot soutient Karine Lacombe. Raoult délire confortable. Rodrigues arbore le poing fermé des Black Live Matters US (Meyssan). Manip totale comme d’hab
Ping :Antoine et les Français parfaitement enthousiastes : « nous étions les seuls ouverts ce midi (60 couverts). Notre serveur n’a pas pu être là lundi : son fils, vacciné, était positif. Il a passé la journée dans le labo d’Avallon à attendre
Ping :Terreur républicaine et dictature sanitaire : un retour sur Hyppolite Taine et son anglaise anonyme. Texte publié par en août 2021 (54 000 lecteurs). Notre Anglaise : « Quoique les Français subissent ce despotisme sans oser en murmurer ouvertement
Ping :Dictature sanitaire : ou comment soumission nationale et terrorisme administratif font bon ménage en France. Un rappel de Taine sur le régime de Napoléon III. Ici le sosie de Macron sert de pilote à Fantômas (Fantômas contre Scotland Yard). –
Ping :Terreur républicaine. Laurence Guillon résume tout : « Je constate quand même que le gouvernement français est l’un des plus vaches de la terre. Absolument aucun scrupule, une haine de sa population en béton armé. Quand on voit la tronc
Ping :Phase terminale de leur lugubre euro : c’est la parité avec le dollar. Lagarde est nulle et dépassée. Stalingrad du mondialisme (Keller) face à une Russie de fer. L’Allemagne ruinée par les sanctions craque et menace l’euro. Il faut
Ping :Notre livre sur internet dans sa version brésilienne traduit par l’institut Piaget ; il a aussi inspiré des thèses de doctorat (lien). Ce fut une bonne année avec Tetyana éditée officiellement en Espagne et en France – et votre serviteur
Ping :Plus on examine les personnages les plus actifs de la révolution, et plus on trouve en eux quelque chose de passif et de mécanique. On ne saurait trop le répéter, ce ne sont point les hommes qui mènent la révolution ; c’est la révolution qui empl