Maîtrise des fonds marins : L’Agence de l’innovation de défense s’intéresse au drone naval « Manta » de MarineTech

Source : opex360.com – 22 octobre 2022 Laurent Lagneau

http://www.opex360.com/2022/10/22/maitrise-des-fonds-marins-lagence-de-linnovation-de-defense-sinteresse-au-drone-naval-manta-de-marinetech/

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Le récent sabotage des gazoducs NordStream 1 et NordStream2 ainsi que les menaces pesant sur les câbles sous-marin de communication ont mis en lumière la question de la maîtrise des fonds marins, lesquels constitue une nouveau champ de conflictualité. Aussi en a-t-il été beaucoup question lors de l’édition 2022 du salon Euronaval, qui vient de se terminer.

Et, désormais, et alors qu’elle disposait de savoir-faire reconnus en la matière jusqu’à la fin des années 1970 [l’IFREMER les a cependant conservés, nldr], la Marine nationale s’efforce de se doter de capacités d’exploration et d’intervention dans les fonds marins, malgré des moyens limités pour le moment [probablement que la prochaine Loi de programmation militaire les augmentera…].

D’où les expérimentations de drones sous-marins et autres robots, comme le Hugin Superior du norvégien Kongsberg [capable de plonger à 6000 mètres de profondeur] ou encore le DRIX [drone hydrographique de surface supervisé] d’Exail [ex-iXblue, désormais associé à ECA au sein du Groupe Gorgé].

Cela étant, le ministère des Armées, via l’Agence de l’Innovation de Défense [AID], garde un oeil sur les projets innovants susceptibles de renforcer la capacité de la Marine nationale à opérer dans les abysses. Tel est ainsi le cas de l’UHV Manta, un drone naval « multi-milieux », développé par la société varoise Marine Tech, en partenariat avec le Laboratoire d’informatique & systèmes [LIS] du CNRS.

Visiblement, la raie manta est un poisson qui inspire les ingénieurs navals… puisque celui-ci a donné son nom à un programme de drone sous-marin que la Darpa [l’agence du Pentagone dédié à l’innovation] a récemment confié à Northrop-Grumman, ainsi qu’à projet de mine sous-marine porté par l’entreprise turque Albayrak Savunma. Et pour cause : l’un et l’autre s’inspirent de son comportement. Et c’est aussi le cas pour l’UHV Manta, comme le soulignent Marine Tech et l’AID.

Ayant la forme d’une raie manta, ce véhicule autonome sous-marin peut se comporter comme un drone en surface, puis plonger jusqu’à 6000 mètres de profondeur. D’où son caractère innovant, selon l’AID.

D’une longeur de 2,8 mètres, l’UHV Manta peut évoluer à la vitesse de 6 noeuds et dispose d’une autonomie de 8 heures. Capable, donc, de descendre à -6000 mètres, il emporte une charge utile de 80 kg environ, dont un sonar multifaisceaux, un sonar à balayage latéral, un sondeur à sédiments, trois caméras haute résolution et un hydrophone. De quoi lui permettre d’assurer la surveillance de l’environnement aérien, de surface et sous-marin ou encore de localiser et de cartographier des objets sur les fonds marins [épaves, mines, etc]. Il pourra également, et ceci de manière discrète, servir de relai de communication entre deux navires.

L’UHV Manta « pourra en effet déporter une antenne relais pour augmenter sa portée de communication ou bien déporter une caméra à 100 mètres d’altitude pour améliorer son champ d’observation, […] grâce à un drone aérien qui sera fourni sous forme d’option, suivant sa version », explique l’AID. Et d’ajouter : « Via sa simplicité de mise en œuvre, cette innovation constituerait un atout pour la Marine nationale, notamment pour l’aide à la prise de décision via le recueil d’informations tactiques en temps réel sécurisé ».

Photo : Marine Tech

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