Adriano Scianca (Casapound) : « Ezra Pound, penseur libertaire, anticonformiste et excentrique, fut un exemple de noblesse spirituelle » [Entretien]
Source: breizh-info.com – 5 novembre 2022
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“Si un homme n’est pas prêt à affronter un risque quelconque pour ses opinions, ou bien ses opinions ne valent rien, ou bien c’est lui qui ne vaut rien.” Ezra Pound, auteur de cette lapidaire formule, s’éteignait à Venise il y a 50 ans. L’homme, engagé à réenchanter le monde, nous a laissé une œuvre foisonnante et à ce titre il est considéré, dans le monde anglo-saxon, l’un des artistes majeurs du XXe siècle. Nous avons interrogé Adriano Scianca, responsable culturel du mouvement italien Casapound, qui, comme son nom l’indique revendique son héritage et milite pour populariser les idées du poète maudit.
Breizh-info.com : Dans toute l’Italie, Casapound a commémoré les 50 ans de la disparition d’Ezra Pound. En quoi l’hérédité du poète est-elle encore actuelle ?
Adriano Scianca : Ezra Pound sut prévoir le mécanisme devenu fou de la finance détachée du travail, l’avènement des médias au service du capital, et même la plaie de la précarité. Il nous a laissé un enseignement éthique rigoureux, mais en même temps hostile à tout puritanisme. Il fut un libertaire, un anticonformiste, un excentrique, mais aussi un ascète, un homme debout. Il nous a appris à valoriser chaque culture, chaque langue, chaque religion, tout en dénonçant très tôt le mal du melting pot. Bien qu’il ne fût pas européen – ou peut-être justement pour cette raison – il a su saisir mieux que beaucoup d’autres l’originalité de notre culture profonde, il comprit bien plus Dante, les poètes provençaux ou les mystères de la Grèce antique que tant d’érudits européens.
Breizh-info.com : De la part d’une association ouvertement nationaliste et critique quant à colonisation culturelle états-unienne en Italie et plus largement en Europe, ne trouvez-vous pas contradictoire d’emprunter votre nom à un Américain ?
Adriano Scianca : Casapound ne se définit pas nationaliste au sens classique du terme et n’exclut pas les exemples de noblesse spirituelle, éthique ou politique provenant d’autres nations. À l’entrée de notre édifice, des dizaines de noms tutélaires sont peints sur les murs, noms dont seule une minorité sont italiens. Pound était un Américain qui se sentait européen et surtout italien. Il a donné à l’Italie et à l’Europe bien plus que nombre d’Italiens et d’Européens, et en a payé le prix. Quant à la colonisation culturelle états-unienne, Pound, qui n’a jamais cessé de se définir un patriote américain, s’est toujours opposé aux caractéristiques homologuantes du modèle américain. Il rêvait d’une autre Amérique, plus « classique », frugale, active, libre, une Amérique qui n’opprime ni n’éradique personne. Il a condamné ce qu’il appelait « le système qui crée les guerres en série », c’est-à-dire le complexe militaro-industriel qui a conduit les États-Unis à engager des conflits à travers le monde. Il n’y a donc aucune contradiction à combattre le modèle américain tel qu’il s’est affirmé au fil des années tout en admirant Ezra Pound.
Breizh-info.com : Ezra Pound a élaboré une forte condamnation du système libéral et de l’usure. En quoi celle-ci diffère-t ‘elle de la pensée anti-capitaliste de Karl Marx ?
Adriano Scianca : Marx fonde toute son analyse sur la propriété et le travail, consacrant en fait peu de place à la monnaie. Pound, en revanche, met l’argent au centre de sa conception. Marx se base sur une anthropologie matérialiste et universaliste, dans laquelle les différences culturelles, les manifestations artistiques et religieuses, etc, sont une simple superstructure comparée aux rapports de production, qui restent l’essentiel, ce qui détermine tous les autres aspects de la vie des hommes. Pound, au contraire, adhère à une anthropologie beaucoup plus riche et articulée, qui saisit mieux les spécificités de l’homme et des peuples. Marx était également un déterministe historique, alors que pour Pound, l’histoire est toujours ouverte. Marx était certainement plus systématique et rigoureux que Pound, il a élaboré un système philosophique complet, clair et cohérent, ce qui n’est pas le cas du poète américain. Mais le système de Marx s’est souvent révélé autoréférentiel, non réfutable au sens poppérien du terme, une construction idéologique qui se soutient elle-même mais qui perd de vue le concret, l’histoire, l’homme. Si les faits contredisent le système, Marx donne tort aux faits. Pound, par contre, avec sa grande curiosité, avec son attention à la vie concrète de l’homme, a produit une pensée plus labyrinthique, mais aussi plus actuelle, plus plastique, plus capable de s’adapter à l’histoire.
Propos recueillis par Audrey D’Aguanno
Crédit photo : Photo by Archivio Cameraphoto Epoche/Getty Images
Le célèbre poète américain Ezra Pound a été détenu 15 ans comme « prisonnier politique » à l’hôpital psychiatrique Saint-Elizabeth parce qu’il dénonçait la dangerosité des pouvoirs de la « FED » et du cartel bancaire, cause, pour lui, des maux de l’humanité. Il remettait également en question les motifs d’entrée en guerre de l’Amérique. (voir « Les Secrets de la Réserve fédérale » par Eustace Mullins)
La Vérité, le combat d’Ezra Pound : La FED (Federal Reserve System) est la Banque centrale américaine créée, en décembre 1913, par le Federal Reserve Act. Cette loi, passée en catimini pendant les fêtes de fin d’année, était le fruit de menées politiques de longue date des principales banques internationales pour établir un contrôle centralisé sur la monnaie américaine. Ce contrôle s’est finalement matérialisé par la loi de 1913 qui a été préparée, en secret, sur l’île de Jekyll Island par une petite coterie de banquiers influents et d’hommes politiques à leur solde dont le noyau dur se trouvait à Londres.
Voici un extrait de l’exposé critique du Sénateur J. Thorkelson (Montana), à la séance de la Chambre des représentants le 19 août 1940, relatif aux relations anglo-américaines et notamment sur l’influence qu’exercent certaines « Organisations » sur la vie politique américaines (document publié dans l’Unité de Montréal, de juin-juillet 1957, et reproduit par Yann Moncomble dans son ouvrage « Les vrais responsables de la troisième guerre mondiale ») : « Je voudrais que vous remarquiez tout particulièrement que ceci se passait en 1913 (accord sur le passage de navires dans le canal de Panama), et que cette année-là fut l’année même où nous avons changé de gouvernement pour faire place à une république qui était une semi-démocratie ; ce fut l’année où nous détruisîmes le gouvernement constitutionnel, la sécurité internationale, et où nous pavâmes le chemin afin de pouvoir devenir une colonie de l’Empire britannique. Ce fut également cette année-là qu’en adoptant la loi sur les Réserves Fédérales, nous plaçâmes notre Trésor sous le contrôle et la domination de la Banque d’Angleterre et des groupes bancaires internationaux qui commanditent maintenant le mouvement du « British-Israël » aux Etats-Unis (Le nom « British » qui est composé de « berith » ou « b’rith », alliance, et « ish », homme ou peuple, signifie « le peuple de l’Alliance »). Ce fut aussi l’année qui précéda la Grande Guerre, dans laquelle nous fûmes impliqués, comme chacun le sait, en 1917 ; toutefois, ce que le monde ne sait pas, c’est que nous étions moralement mêlés à la guerre de 1914 lorsque J.P. Morgan & Co. commencèrent à financer la Triple entente. (…) En 1913, un groupe de banquiers internationaux se réunit d’urgence sur l’Île Jekyll, vis-à-vis de Brunswick (Géorgie). Pour cette réunion secrète, tous les habitants de l’île avaient été évacués. Des gardes empêchèrent les non invités d’approcher pendant tout le temps que dura la Conférence. Par la suite, on apprit que c’était à cette occasion que le « gouvernement invisible » du monde avait décidé l’institution du Federal Reserve Act et de la Federal Reserve Bank, qui devaient enlever au Gouvernement américain et au Congrès leur pouvoir sur l’émission de la monnaie et du crédit ; à cette même occasion, l’orientation de la guerre déjà décidée (1914-1918) avait aussi été arrêtée. »
NB : La FED était contrôlée secrètement par huit banques à participation britannique. En 1973-1974, deux commissions d’études du Sénat américain ont mené une enquête sur les 324 premières sociétés américaines ; elles ont constaté que celles-ci étaient en fait sous la coupe de HUIT grands établissements financiers : la Morgan Guaranty Trust Co., la Bankers Trust Co., la First National City Bank, la Chase Manhattan Bank, la Bank of New York, la Stade Street Bank and Trust Co., la Merril Lynch Pierce Fenner and Smith et la Cede and Co. (groupe de boursiers de New York).
Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/
Merci pour ces explications, car, effectivement tout est nébuleux dès qu’on aborde les « sciences sociales ».
Le terme libertaire a pour la génération soixante-huitarde une connotation très orientée (libéralisation des mœurs, liberté sexuelle, qui ont abouti à la loi de la jungle grâce au capitalisme sauvage de connivence)
D’ailleurs ce mouvement désigné à tort comme « gauchiste » est issu, comme par hasard, d’Outre-Atlantique qui a exporté en Europe ses propres divisions afin de torpiller la paix sociale (notamment en France) où les gogos ont gobé la farce.
La confusion des termes savamment entretenue explique le chaos dans les esprits qui persistent dans le clivage politique, alors qu’il ne s’agit que des deux faces d’une même pièce.