Réforme des retraites : la lente agonie de la volonté populaire
Source : bvoltaire.fr – 12 février 2023 – Maître Alain Belot
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Il est impensable d’ignorer à ce point ce qui s’est réellement joué, lundi 6 février, à l’Assemblée nationale sur la question de la motion référendaire. Les députés du Rassemblement national avaient proposé que soit votée par référendum la loi réformant les retraites. Compte tenu de l’opposition à cette réforme, cela semblait être la meilleure solution. Or, la proposition a été rejetée, et notamment parce qu’il s’agissait du RN.
L’apathie des consciences conjuguée au mépris des représentants pour l’intérêt général mène inévitablement à la mort de la vie démocratique et personne ne semble véritablement s’en émouvoir.
On croit, aujourd’hui, que le seul fait de pouvoir s’exprimer sur des réseaux sociaux, d’assister à des débats de pseudo-spécialistes sur des chaînes d’information en continu ou, pire encore, dans des émissions de divertissement pour une jeunesse décérébrée satisferait à l’exercice de la démocratie. Or, il s’agit seulement de « réseausociocratie ».
Les gouvernants actuels n’ont que faire de la volonté populaire.
Même les sondages, dont nos décideurs nombrilistes sont tant passionnés, n’y font plus rien. L’Assemblée nationale a presque tenté, lundi dernier, grâce à certains parlementaires, de rappeler que des lois fondamentales pouvaient être décidées par le peuple, par la voie du référendum. C’est ce que prévoit l’article 11 de la Constitution, notamment s’agissant des réformes relatives à la politique économique de la nation.
Que doit-on faire, alors, jusqu’où faut-il aller pour rappeler au gouvernement et au Président-roi l’article 3 de la Constitution ? « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants ET par la voie du référendum. » Ce « ET » rassurant qui constitue, au sens juridique du terme, un des fondements de la souveraineté nationale. Ce « ET » désormais disparu, comme embastillé par les nouveaux monarques de feu la République.
On le sait, le général de Gaulle avait fait du référendum un plébiscite. Si le peuple désavouait le Président, alors celui-ci s’engageait à partir, à quitter le pouvoir. Il assumait courageusement. Mais c’est sans compter les Présidents pusillanimes qui lui ont succédé. Le dernier référendum date de 2005, il y a donc dix-huit ans, soit presque une génération entière que le peuple n’a pu s’exprimer directement sur un projet de loi. Aurait-on peur de ce peuple à ce point ? Ou alors les dirigeants, si mal élus désormais, jugeraient-ils cette volonté populaire comme incompétente ?
D’ailleurs, n’est-ce pas, au fond, ce qu’a pensé Nicolas Sarkozy lorsqu’il décida de faire adopter par le Parlement le traité établissant la Constitution pour l’Europe alors que son peuple en avait décidé autrement à 54,6 % ? L’outil référendaire qui permettait jusque-là de discriminer le chef de l’État s’est retourné contre la volonté populaire elle-même, qui est alors à son tour discriminée.
Oui, le pouvoir actuel méprise le peuple qu’il n’estime pas suffisamment armé intellectuellement pour prendre les bonnes décisions. Les citoyens ont manqué leur entretien d’embauche.
Alors, c’est à l’Assemblée nationale que s’est jouée la mascarade démocratique. Les aboyeurs de La France insoumise n’ont jamais compris quels étaient les intérêts des citoyens auxquels ils prétendent tant tenir. Il ne fallait surtout pas se compromettre avec le Rassemblement national.
Alors, plusieurs initiatives malheureuses, dans les rangs de cette gauche malade, ont pris le relais. On a pu observer le Danton des bacs à sable, le viré de la bande à Baba, tenter de fomenter une révolution façon stand-up, devant un parterre d’étudiants rennais croyant participer à une rave party. Quant aux autres, du même camp, gracieuses wokistes au verbe mélodieux et bafouilleurs burlesques, ils ont tenté de gravir la montagne tout en haranguant, sur fond de copier-coller communard, un gouvernement stoïque.
Il n’est pas certain qu’il y ait de meilleurs exemples pour définir ce que sont vacuité et inutilité. De Gaulle avait dit, selon les propos rapportés par Alain Peyrefitte : « Il ne faut pas prostituer le référendum en le faisant jouer à tout propos. » Mais cette semaine, c’est bien la démocratie que l’on a prostituée…
Analyse lucide qui a déjà été énoncée par Valérie Bugault et un bon nombre d’auteurs intervenant sur ce site.
Malheureusement pour la France, ces personnes éveillées et compétentes ne sont pas au pouvoir !
La Constitution de 58 a été largement trahie et modifiée par ceux que vous traitez gentiment de pusillanimes, alors que ce sont des renégats ! (Sans oublier tous les « élus » et les syndicats complices du système)
En plus de 20 ans, le mépris du « peuple » s’est infiltré partout, notamment dans une bourgeoisie épargnée par le pouvoir.
Le hic est que les contre-pouvoirs et l’opposition sont laminés au nom de la carotte de leurs petits intérêts financiers et des batailles d’égos pour s’accrocher aux miettes d’un pouvoir qu’on leur concède.
Nous aurons beau nous époumoner, ils continueront tous à suivre leur feuille de route par crainte de perdre leur « place ».
Ce genre d’article met du baume au cœur mais n’offre aucune perspective de « guérison »prochaine pour ceux qui paient le prix fort.
Le raz de marée soixante-huitard qui consistait à tout casser est bien près de réussir…
La verticalité transcendante est refusée au plus grand nombre traité comme du bétail.
il n’y a pas que le pouvoir qui méprise le peuple ; une grande partie de nos Zélites formée à l’énarchie et à science-pipo le partage ; et la suppression du cumul des mandats , qui permettait de voir des élus de terrain plus près des citoyens se faire élire au parlement , n’a pas arrangé les choses …. quand on voit cette bande de technocrates hors sol , c’est lamentable.